Ca faisait bien déjà, 20 minutes que Willy planchait
sur le texte d'Edgar Allan Poe. Il répondait aux
questions en bas du livre essayant de les développer au maximum. Jordan était impressionné par sa concentration inébranlale, alors qu'il le fixait depuis plus de 15 minutes,
admirant ses avant-bras bronzés, sa belle montre en argent, son t-shirt noir saillant qui le méttait très bien en valeur et sa belle chaîne en argent qui contrastait à merveille avec sa nuque
caramel, le jeune rappeur ne bougeait pas d'un cils.
Au bout d'un moment il lacha son stylo brusqument et se mit à bâiller bryamment, déployant ses longs bras, finement musclés. Il lança son regard clair sur Jordan dans une expréssion
indéchiffrable.
- Tiens, j'ai terminé, à toi de faire ta part de boulot.
Il se leva s'éloigna de quelques pas et dégaina son portable dernier cris. Il composa un numéro et une discussion plutôt intime s'installa. Jordan s'efforçait de ne pas écouter mais la tentation
était plus forte.
- Toute suite! Je fais un truc,là!
-..........
- Ouai, tu sais que j'ai envie! C'est bon, je me ramène!
Jordan, l'entendit revenir vers lui et decida de jouer le gars indifférent qui interprète son rôle de correcteur à la perfection.
- Ok, j'ai lu tes réponses et je dois dire que ta un style interessant, mais tu manque de profondeur,
c'est assez plat en fait. T'aurais pu relever d'autres choses dans le texte, auquelles t'as pas fait attention....
- J'aimerai bien écouter tes super conseils pendant des heures mais j'ai pas que ça à faire premièrement, et j'ai une meuf magnifique qui m'attend pas loin d'ici, alors je me barre. Je deteste
faire poiroter les jolies filles dans son genre, concience de mec!
Il attrapa son sweat gris rester sur le dossier de sa chaise puis s'en revétît, il laissa la fermeture éclaire ouverte, pour mieux entrevoir ses abdominaux, à travers son t-shirt noir.
Jordan le regarda s'éloigner vers la porte dans son beau jeans bleu-foncé, bien taillé, et ses bascket grises plutôt flashies, incapable de trouver les mots pour essayer de le retenir. Il inspira
un bon coup et finit par se lancer. Il allait pas le laisser faire ce qu'il voulait,à sa guise. Jordan sacrifiait de son temps libre, rien que pour lui, il espérait un minimum de
respect.
- Tu peux pas me planter comme ça, j'essaye de t'aider et toi tu t'en fou complètement! Pas la peine de venir si t'en à rien à foutre!
Wilson se retourna, lentement et son regard noir fixa Jordan,qui avait les joues légèrement rosées après ce coup de colère soudain. Tandis qu'il ne bougeait plus d'un pouce ses mains s'agitaient
énergiquement dans les poches de son sweat, puis de son jeans.
- Et merde!! C'est ce conard de Terrence qui à mes clefs.Merde, merde et merde!
- Eh, calme toi!
- Je suis sûre qu' il va me la faucher!Pourquoi je lui ai laissé ma bagnol!
Jordan sifla dans sa barbe.
- Il a même pas entendu! Ce gars, m'ignore totalement...
- Eh! au lieu de parler tout seul, comme un con tu veux pas servire à quelque chose. J'ai besoin d'une voiture.
- Mais tu crois que les gens sont à ta disposition!
- Je crois rien du tout, tu me suis ou tu te casses!
Jordan devant cette réponse claire et nette, ne réfléchit pas deux secondes et remit en place toutes ses affaires dispercées autour de lui. Il rengea les quelques affaires qu'il avait emprunté et
rejoint Wilson qui avait déjà quitter la pièce. A la même hauteur les deux garçons marchaient en rythme, admirés par les seules filles encore présente dans l'enceinte du lycée, dans la
direction du parking qui se trouvait près de l'entrée principale. Jordan le guida pour le reste du chemin qui les séparait de sa BM noire.
- La parfaite tir de gosse de riche.
- J'aimais juste cette bagnol, et j'avais les moyens de l'avoir, c'est tout!
- Fais pas ton trou du cul, c'est pas un crime d'être riche, pendant que d'autre crêve dans leur misère. Mais fais pas genre de jouer les modestes!
- Je toute façon quoi que je dise, tu aura raison!
- Ca c'est pas faux.
Il montèrent en voiture et prirent la direction, indiqué par Willy, d'un campus situé à quelques kilomètres.
- Qu'est ce que tu vas faire là bas?
- Je t'en pose des questions?!
- T'utillise ma bagnol, j'ai le droit à un minimum d'informations.
- Si tu y tiens, je vais voir ma meuf officiel! Mais avec ses putains d'embouteillages on est pas près d'arriver.
- Tu sors avec une fille de faculté?
- Et alors!
- T'es quand première!
- Là-dessous, elles font pas la différence.
Il pointa son torse, souriant à sa propre remarque.
Jordan trouvait son sourire étrangement attirant, aussi ironique fut-il. Vagabondant à ses pensées il sursota en entendant la radio à fond sur la station de rap, du réseau.
Willy baraguina les paroles du morceau qui passait, de sa belle voix suave et hypnotisante. Jordan qui en temps normale aurait gueler après la personne qui aurait oser mettre du rap dans
sa voiture -C'est ce qui arrivait souvent à Ginna- ne broncha pas d'un poil trop absorber par le talent du jeune chanteur. Au bout d'une demi-heure, la situation routière semblait se
déploquer. Lorsqu'il arrivèrent à proximité du campus, aucun des deux n'avaient encore prononcé un mot, prenant surement pour excuse le fait que la musique soit excessivement forte.
La voiture à peine arrêtée, Willy se faufila hors d'elle, bredouillant un simple "cimer". Jordan ne sut quoi dire. Etait-ce sa façon de lui dire aurevoir ou espérait-il le revoir à son retour,
pour qu'il continue son nouveau job de chauffeur. Dans l'incertitude, après avoir perdu la trace de Wilson à travers la foule déjà nombreuse à l'entrée de l'université, il se mit à
attendre. On frôlait, 20 heures et Jordan était là à attendre. Il avait du mal à expliquer son comportement de ces derniers jours et encore moins de ces dernières heures. Il détestait les gens en
retard, il n'était vraiment pas du genre patient, alors qu'un mec le fasse poiroter près de 50 minutes sans qu'il ne puisse broncher ça le foutait en pétard. Mais que pouvait-il faire?Il
avait cette sensation étrange que si il partait, il le raterait; sensation qui s'intensifiait quand le beau rappeur n'était plus là. Alors il l'attendait jusqu'a ce que le temps et l'envie le lui
permette. L'envie, elle, était au rendez-vous et pas prête à s'envoler mais c'était le temps qui manquais, qui lui manquait, affreuse-
ment....
L'attente fut moins pénible que 2 heures auparavant, car à peine 15 minutes plustard le voilà qui réapparaissait, comme si de rien était, et se reinstalla brutallement, dans la voiture.
Apparemment il était légèrement irrité.
- Eh! Si tu veux passer tes nerf sur quelque chose tu le fais pas dans ma bagnol!
- Tu me donne des ordres, toi maintenant!
- Tant que tu sera dans ma voiture, et que tu te conduiras comme un con...
Il s'arrêta un instant, concient du mal être et de la colère que dégageait le jeune garçon.
- Ca va?
- Est-ce que j'ai l'air d'aller bien.
- Qu'est ce que j'en sais, depuis qu'on se connaît, si on peu appeler ça se connaître, tu t'en fou royallement de ma préscence. Je te sert juste de chauffeur.
- Cette conne ma largué..
- Oh! Eh...tu veux ....en parler
- Ni avec toi, ni avec personne!
- La réponse a le mérite d'être claire.
- Ouai, à part ça, je crêve la dalle, alors si tu trouve un fast food dans le coin, tu fais une pause.
Sur ce il ralluma la radio. Sur les ordres de son seul passager, Jordan tourna dans le quartier et s'arrêta devant un "Burger King"(C'est un vrai fast-food). Après avoir passer
commande auprès de jolies serveuses, déjà sous le charme de ces deux jeunes adolescents, ils s'installerent à une table au fond.
Les premières minutes se passèrent dans un silence totale.
Wilson avait toujours l'air plus ou moins faché et Jordan n'avait aucune envie de ce prendre la tête. Il se contenta de l'observer à la dérober. Même contrarié, le charme et le carisme de ce gars
demeuraient intact.
- Bon! Que ce silence s'arrête, je supporte pas qu'il n'y ait pas d'échanges entre deux personnes civilisées. Et là tu peux plus te cacher dernière ma radio.
Willy leva les yeux dans sa direction et les planta dans ceux de Jordan , fixant ses iris marron-clair proche de l'orangée. Jordan fut le premier à lâcher le regard de son vis-à-vis,
aussi pénétrant fut-il.
- J'était loin de m'imaginer, qu'elle me larguerait.
Le jeune président sentit de la peine dans cette confession. Et il en fut réellement touché. C'était la première fois qu'il le voyait dans une position de faiblesse,un moment de de légère
détresse.
- Tu l'aimais?
- Tu parle d'amour à un gars de 16 ans.
- C'ést quoi alors, tu ne supporte pas qu'une fille puisse te virer. Je suis sûre que t'étais même pas fidèle.
- Tu parle de fidelité à un gars de 16 ans.
- Quoi, ça existe.
- Peut-être, mais toi, t'arrive à me faire sourire.
Cette confidence le fit rougir interieurement. C'était la première parole gentil qu'il lui adressait.
- Je rêve ou tu viens me dire un truc aimable.
- Faut croire! C'est de trainer avec toi qui me rend bizarre.
Je sais même pas pourquoi je te dis tout ça.
- T'as pas encore dis grand chose.
- C''en est déjà assez pour moi. En générale je déballe rien au blanc bec dans ton genre mais....
- Je t'inspire confiance, parce que à appart ma grosse BM de gosse de riche je ressemble pas aux idées conformistes que tu te fais des "blanc bec" en générale!
Willy le regarda légérement surpris par sa courte tirade, débité avec une force de conviction.
- Toi, quand tu te mets à parler t'arrêtes plus.
- Fallait mettre les points sur les i.
- Quels points?
- Nos cours de soutiens.
- Ah! Ca!
- Oai, on m'a donné une mission et je compte bien la mener jusqu'au bout.
- On sait tout les deux, qu'aucun de nous, veut perdre son putain de temps dans des cours de merde.
- Ces cours de merde vont peut-être t'aider à passer.
-............
- J'ai marqué un point. Je sais que tu serai jamais venu si tu n'avait pas besoin de moi aujourd'hui.
- Et qu'est ce que tu veux?!
- De vrai cours, une heure fixe et tout ce qui va avec, sinon je laisse tomber et tu ne trouvera pas mieux que moi dans ce lycée.
- Ou est passé le mec qui baraguinait 2 mots à la minutes? Qui flippait complètement devant moi?
- Il s'est raisonné, c'est pas un mec de première qui va dicter sa loi, je suis le président, je te rappelle.
Son portable vibra et Willy se leva rapidement.
- Je me bars, j'ai retrouvé ma caisse.......on se revoit Jeudi, 18h dans la même salle.
- Ouai, on fait ça.
- Euh!Je te laisse régler l'addition, le brun.
- Pour cette fois....
Wilson quitta le resto et Jordan sourit à sa petite victoire remporté. Jordan savait maintenent, qu'il fallait tenir tête à ce beau rappeur prétentieux, pour le faire redescendre sur tête et il
comptait le faire le plus souvent possible car ce mec commençait vraiment à l'interesser.
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Un peu long, mais le voilà ce troisième Chap!!